Grosse jambe rouge infectieuse : quelle prise en charge par télédermatologie ? - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
La suspicion de grosse jambe rouge infectieuse i.e., dermo-hypodermite bactérienne (DHB), peut conduire à des erreurs de prise en charge, dont une prescription inappropriée d’antibiotiques. L’objectif de ce travail était d’analyser les demandes d’avis/photographies pour suspicion de DHB des membres inférieurs (MI) adressées par téléexpertise (TLX) à un centre expert.
Matériel et méthodes |
Cette étude rétrospective monocentrique a inclus les demandes de TLX pour suspicion de DHB (« érysipèle », « fasciite nécrosante » et « DHB ») par les médecins requérants, entre janvier 2018 et mars 2021. Le nombre d’échanges, les données démographiques/cliniques et informations nécessaires au diagnostic de DHB, de sévérité et la prise en charge proposée ont été extraites des TLX.
Résultats |
Ont été inclus 126 demandes de TLX pour suspicion de DHB avec en moyenne 4±2,5 échanges mails. Les requérants étaient majoritairement hospitaliers (87 %) d’Ile-de-France (74 %). Les signes de gravité (SG) non visibles sur les photos, e.g, hyperalgie, crépitation, hypoesthésie, étaient peu renseignés (données manquantes 77 %, 74 %, 67 % respectivement), les autres signes nécessaires au diagnostic sont détaillés dans le tableau. Pour les suspicions de DHBN-FN (dermohypodermite bactérienne nécrosante-fasciite nécrosante), les SG étaient absents dans plus de la moitié des cas. En cas de suspicion de DHBN-FN, un appel téléphonique était nécessaire dans 93 % des cas vs 56 % en cas de DHBNN (dermohypodermite bactérienne non nécrosante). Sur les 61 avis pour suspicion de DHBN-FN, le diagnostic a été confirmé dans 39 cas (64 %), 1 cas de DHBN-FN a été diagnostiqué sans suspicion. La concordance globale des suspicions de DHBN-FN avec le diagnostic final des télédermatologues était de 82 % (indice kappa 0,6 : accord fort). Cinq cas de DHBNN (7 %) et dans 19 cas de DHBN-FN (48 %) ont été transférés dans notre centre.
Discussion |
Le diagnostic de DHBNN et DHBN-FN est difficile sur photo avec un nombre d’échanges élevé pour l’obtention d’informations nécessaires au diagnostic, sans différence entre les suspicions de DHBNN et DHBN-FN. La douleur et la chaleur sont peu précisées et les SG non renseignés. 93 % des suspicions de DHBN-FN nécessitaient un appel téléphonique. Dans 64 % des cas, le diagnostic de DHBN-FN a été confirmé par la TLX avec 48 % de transfert, permettant une confirmation diagnostique dans tous les cas (les DHBN-FN non-transférées ayant été pris en charge localement). Sans palpation par TLX, la standardisation du recueil des signes cliniques discriminants de DHB, ainsi que des SG, apparaît indispensable pour diminuer le nombre d’échanges. En France, l’existence d’une filière de soin présentielle pour évaluer cliniquement les patients en cas de doute semble indispensable pour ne pas conduire à une mauvaise prise en charge des DHB (sur et sous traitements) et une prescription inadaptée d’antibiotiques liées à la TLX.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermo-hypodermite bactérienne aiguë, Fasciite nécrosante, Télédermatologie
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A137-A138 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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